LUNDI 05 & MARDI 06 MARS 2007
Ami lecteur,
Si tu t'attends à lire ici de rocambolesques aventures, comme dans "Tintin chez les Khmers Rouges" (album culte, mais pourtant inédit), il te faudra malheureusement passer ton chemin et filer regarder la 6ème chaîne du paf et son "Pékin Express" ! Car, cet humble journal - même s'il contiendra des Ours, des Pingouins, des Daims sacrés, des Pandas rouges, des écureuils et autres mammifères volants - ne narra pas de trépidantes et dangereuses péripéties (quoique !... surveillez bien le billet du 11 mars), mais juste les vacances de deux mecs (plutôt zen) dans le plus beau pays que j'ai visité (bon, OK ! à part la Suisse, c'est le seul pays étranger que j'ai eu la chance de visiter... mais le Japon, c'est mieux que la Suisse, c'est indéniable).
Aussi, tout au long de ce journal, tu vas lire beaucoup de "super", de "formidable" et de "maGnifique" car tu vas rapidement comprendre que j'ai été enthousiasmé par ce pays et que je ne suis pas du genre à modérer mon enthousiasme (il ne manquerait plus que ça !).
Mais il faudra t'armer de beaucoup de patience, car si tout est déjà noté dans mon carnet et dans ma tête ; la numérisation est, comme toujours avec moi, laborieuse.
Pour finir : ce journal-blog de voyage est dédié à mes parents (qui ont largement contribué à rendre ce rêve nippon possible) et à Fabien, sans qui tout cela ne serait jamais arrivé - le meilleur, comme le moins bon !..
Fabien, je t'aime (toujours) beaucoup. Merci.
- - - ça commence maintenant - - -
Du départ... à l'atterrissage...
Dès l'arrivée en gare d'Orléans le chrono infernal se déclenche...
Est-il bien nécessaire de préciser que nous (Fabien & moi) avons failli manquer le train de 11h46 (prévu) qui, pour une obscure raison, n'était pas affiché à notre arrivée !... mais qui le fût trois minutes avant son départ... et ce train s'était transformé en navette... Et qui dit navette, dit "changement aux Aubrais" et les changements, cela ne nous réussit pas, à nous (ceux qui nous connaissent savent de quoi je veux parler). Mais bon, des fois ça se passe bien... comme pour ce trajet. A Austerlitz, nous avons fait une petite pause casse-croute et ensuite métro.
A Châtelet, nous avons rejoint Kenji (Ami nippon de Fabien) et nous avons pris le RER pour CDG (ouais !... maintenant que j'ai pris l'avion, je dis CDG et pas "Aéroport International Charles de Gaulle", c'est trop long pour nous autres Grands Voyageurs). Une fois sur place, c'est immense mais bien indiqué (ok! quand on est accompagné par des personnes qui ont déjà pris l'avion, ça aide !). L'enregistrement se passe plutôt bien, la demoiselle ne dit rien pour le dépassement en poids de nos bagages, mais elle n'a pas de place pour moi à côté de Fabien et Kenji... Ensuite : contrôle des passeports, passage sous le portique (où je dois enlever mes chaussures), fouille, vérification des bagages à main... puis on entre dans le royaume des produits détaxés et de la bouteille d'eau à 2 € !
Après une bonne heure d'attente, le moment tant attendu (enfin, surtout par moi !) est arrivé : on embarque à bord de l'avion (en l'occurrence un Boeing 777).
Un avion, en fait, ça ressemble exactement à ce à quoi on s'attend, sauf qu'on est dedans, pour de vrai et qu'il est trop tard pour changer d'avis sur ce voyage... Pour la classe éco, l'espace vital de chacun est réduit à son maximum. Je suis tout au bout de l'avion côté droit, et Fabien et Kenji sont côté gauche trois rangées devant ; à côté de moi, malgré son jeune age, un mec semble déjà suffisamment blasé par les voyages en avion pour ne pas regarder par le hublot pendant le décollage (ou bien, il a la frousse). Pour ma part, ne sachant pas exactement à quoi m'attendre, je n'ai pas peur ; je suis plutôt excité par cette nouvelle expérience. Tout cela se passe tellement vite, que nous sommes rapidement dans les airs et nous pouvons ôter nos ceintures de sécurité... Fabien me fait signe : il y a une place à côté d'eux !
Peu de temps après le décollage nous avons mangé (moi, j'ai trouvé ça très bon). Juste après les (charmantes) hôtesses de l'air se sont transformées en marchandes de produits duty ! bizarre, mais ça fonctionne très bien auprès des japonais. Ensuite, ils simulent la nuit en éteignant les lumières et en poussant le chauffage... Fabien et Kenji ont réussi à dormir un peu (les chanceux), moi j'ai essayé, mais quand on est grand et que l'on veut voyager en avion, mieux vaut être riche ! Sur mon écran individuel, j'ai commencé à regarder "Man of the Year" (avec Robin Williams, toujours inédit ici) mais la bande-son était trop mauvaise et comme il n'y avait pas de sous-titres, j'ai arrêté pour regarder à nouveau "Stranger than fiction", qui est toujours aussi génial... Je me garde pour le retour "La Nuit au Musée".
Quelques heures avant l'arrivée : on rallume tout et... petit dèj' (très bon aussi). A l'approche du Japon, Fabien m'a cédé sa place près du hublot. Au début je ne voyais que des nuages (ce qui est déjà super cool !) et l'avion a dû baisser en altitude et j'ai pu voir la terre, la mer... c'est véritablement extraordinaire, maGnifique, magique, incroyable, sublime, ahurissant... j'ai même vu ça :
Il trônait au milieu des nuages. A l'approche de l'aéroport nous avons survolé la mer un bon moment, car il est sur une île...
Puis nous avons atterri. En quelques minutes nous étions raccordés au terminal, c'est fini, on peut débarquer !
Bilan de ce premier voyage en avion (12 heures !) : c'est long, bruyant et monotone... mais il y a pire dans la vie ! En attendant les bagages, je suis allé aux toilettes (là, vous vous dites : on s'en fout ! vous avez tort) et là c'est le (premier) choc... le premier plaisir "made in Japan"... la certitude que je suis bien arrivé ailleurs... ici, au Japon... les toilettes de la mort-qui-tue... les WC du futur pour un français, le quotidien pour le japonais... Rien que pour ça - dix minutes après mon arrivée - j'aime ce pays de façon irrévocable. Je regrette de ne pas les avoir pris en photo tellement c'est beau !
Nos valises étaient intactes, aucunes bouteilles cassées. tout va bien. L'aéroport de Nagoya est beau, spacieux et lumineux (il fait beau, ça aide). Les parents de Kenji - ainsi que Catherine (Amie de Fabien, elle aussi partie un an au Japon) - nous attendent. Retrouvailles à la japonaise, sans (ridicule) effusion de joie... Les parents de Kenji proposent de nous emmener à Toyohashi (ville à côté de Nagoya, où réside Fabien, Cat, Kenji...), Super cool ! Merci !
Une heure après, une fois arrivé sur place, nous nous sommes arrêtés dans un restaurant - Le Cat's Café - pour manger un bout. A part Cat, personne n'avait vraiment faim. Efficacité japonaise : après avoir choisi ce que l'on veut, il suffit d'appuyer sur un bouton placé sur la table pour appeler le serveur, qui arrive de suite ! moi, j'ai pris un latte.
A première vue, Toyohashi ressemble à une très vaste banlieue où se mêlent commerces et habitations, rien de très haut, rien de très beau... une banalité horizontale, mais japonaise !
Les parents de Kenji nous ont tous déposé à l'International House (résidence des étudiants étrangers de l'université), nous avons déposé nos valises, j'ai donné à Kenji un morceau de pain d'épices que j'avais apporté (et fait) pour ses parents. Puis nous sommes partis à la recherche d'un hôtel pas cher pour moi, dix minutes plus tard c'était fait, j'avais une chambre dans un Buziness Hotel pour 4500 ¥ (soit 30€) la nuit.
Une chambre impeccable avec tout ce qu'il faut : salle de bain, télé, la clim, un lit occidental et une bouilloire pour faire du thé vert (important le thé dans sa chambre !) qui est fourni... Après Fabien & Cat m'ont fait découvrir le Toyohashi centre. En vrac : Nous avons fait une séance de Purikura :
Nous sommes allés boire un chocolat chaud dans un très beau "salon de thé" qui a pour particularité de servir dans des tasses (et des cuillères) dépareillées, très bon et très riche chocolat ; première (d'une longue série) visite dans un "Combini" (contraction 'à la japonaise' pour 'convenience store', sorte de superette ouverte 24/7 - j'en reparle bientôt), Fabien y a acheté des Karaage (sorte de nuggets, très bon) ; nous avons mangé dans un resto spécialisé dans l'Omerice (de l'omelette et du riz, très bon !) situé dans une sorte de centre commercial -avant de commencer à manger on nous apporte de serviettes chaudes (si elles sont froides, elles sont imprégnées) et cela même dans l'avion, au début c'est curieux... ensuite on attend sa serviette, on la cherche.
Retour à l'IH, puis comme on est bien fatigué, DODO. Dans ma chambre, je regarde un peu la télé nippone qui n'est pas réputée pour sa qualité - réputation qui semble fondée au premier coup d'œil. Le niveau sonore est exagérément fort, même si je ne comprend rien c'est vite agaçant, de même que les multiples interruptions publicitaires. Même ce qui ressemble à notre JT est coupé par la pub - voir sponsorisé.
Je me couche... ma première nuit au Japon... Une ritournelle squatte ma tête, "Je suis au Japon !!!" qu'elle dit.